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Vers une stratégie commune de développement de la « destination Drôme »

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Avec 1,8 million de visiteurs accueillis dans les sites du département et 200 M€ de consommation, 2011 a été la meilleure année touristique dans la Drôme depuis 10 ans. Un atout formidable pour le département qui bénéficie d’une offre assez largement répartie et diversifiée : musées, châteaux, parcs de loisirs, évènements sportifs, festivals… Autant d’acteurs qui, pour la plupart, ont compris l’intérêt d’un travail en réseau pour conserver les touristes sur le territoire…

Quels points communs y a-t-il entre le petit Musée de la poupée française à Génissieux et la Ferme aux crocodiles de Pierrelatte ? Ces deux sites sont tous deux adhérents de l’association Visit’Drôme, réseau de sites touristiques drômois soutenu par l’Agence de Développement Touristique et le Conseil Général de la Drôme. « Malgré des structures de taille et de poids économique différents, notre force réside dans notre volonté de travailler ensemble, d’établir une cohérence entre les différents sites pour se partager la richesse. La notion d’ancrage et de réseau territorial est au moins aussi importante que le produit que chacun vend », exposent Christine Billaud, directrice de la Société de Navigation de Saint-Nazaire-en-Royans, et Samuel Martin, directeur de la Ferme aux Crocodiles, co-présidents de l’association.

Mutualiser les moyens techniques et financiers

En plus d’une brochure annuelle distribuée dans l’ensemble des Offices de tourisme du département, les 31 adhérents de Visit’Drôme réfléchissent à d’autres initiatives pour accroître leur visibilité : une offre « groupe » pour attirer davantage d’autocaristes, une application pour Smartphones pour faciliter la circulation des touristes entre chaque site et un partenariat avec l’Ardèche pour diffuser encore plus largement sur le territoire. Samuel Martin reconnaît volontiers : « la mise de départ est plus chère pour les plus petits. En contrepartie, ils bénéficient de l’effet de volume des sites majeurs pour occuper le territoire à moindre coût. Pour autant, un soutien institutionnel reste indispensable pour ne pas tomber dans le conflit d’intérêt entre acteurs privés. »

S’appuyer sur des synergies éprouvées

Un lien public/privé parfaitement illustré par le Comité d’Expansion Touristique et Economique de la Drôme Provençale (CETEDP) qui regroupe 4 salariés et plus de 300 professionnels sur les 155 communes les plus méridionales du département. L’association coordonne la politique de développement touristique du territoire en collaboration avec les partenaires publics et privés et devrait d’ici peu élargir ses missions à la commercialisation de l’offre touristique. « Notre mode de gouvernance nous offre une réelle prédisposition au travail multi partenarial » explique Isabelle Grégoire, responsable du CETEDP. « Depuis 3 ans, le Pass Provence offre par exemple des avantages aux clientèles touristiques et locales. Un projet travaillé à l’échelle de notre territoire mais également avec le Haut-Vaucluse, notre « frontière » sud immédiate, et l’Enclave des Papes, au cœur de la Drôme Provençale. Avec 61 sites et boutiques participants et une distribution à 70 000 exemplaires, il aurait engendré plus de 175 000 visites en 2012, un véritable succès. »

Dynamiser l’économie locale

D’après le CETEDP, 1€ investi par les collectivités équivaut à 500 € de retombées pour le territoire. Une équation bien comprise par la ville de Valence qui a été pendant 7 ans la plaque tournante du Rallye Monte Carlo avec plus de 3 M€ de retombées annuelles directes pour les seuls secteurs de l’hébergement et de la restauration. D’après Olivier Benoît, Président de l’Office de Tourisme et des Congrès de Valence Sud Rhône-Alpes, « la mobilisation des services de l’Office de Tourisme, de la Préfecture, du Conseil Général, de l’agglomération et des associations a permis de faciliter l’organisation de cette épreuve internationale et d’assurer une rentabilité tant au niveau économique que de la valorisation de l’image et de la notoriété de la Drôme/Ardèche. » En attendant un possible retour de l’épreuve mythique - au plus tôt dans 3 ans -, le territoire se consolera avec le maintien du Rallye Monte Carlo historique à l’impact économique non négligeable.

 

Les chiffres clés du tourisme dans la Drôme en 2011

Source Observatoire ADT Drôme

  • 8 millions de nuitées (+2% par rapport à 2010)
  • 64% de clientèle française (dont 31% originaire de la région Rhône-Alpes) et 36% de clientèle étrangère (dont 54% des Pays-Bas)
  • 1,8 millions de visiteurs accueillis dans les sites touristiques :
  • 318 604 à la Ferme aux crocodiles à Pierrelatte
  • 154 565 au Château de Grignan
  • 133 422 au Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives
  • 82 000 entrées payantes pour les principaux festivals drômois
  • 5 650 emplois salariés permanents


Marie-José Georges, Directrice
Palais Idéal du Facteur Cheval, Hauterives

« Le Palais appartient à l’histoire des gens d’ici »
C’esmj georges 3t Gabriel Biancheri, l’ancien député-maire d’Hauterives aujourd’hui décédé, qui décide en 1994 d’acquérir le Palais Idéal et d’opter pour une gestion communale en régie directe. Un choix stratégique et audacieux pour l’époque mais l’histoire lui a rapidement donné raison : le site accueille plus de 100 000 visiteurs chaque année - 140 000 à l’occasion du centenaire l’an dernier. La Directrice se félicite de cette collaboration reposant sur un véritable rapport de confiance avec les élus. « Mon devoir est de les informer régulièrement et de donner du sens à ce que j’entreprends tout en respectant les contraintes du budget communal. » Consciente de l’impact économique et de l’ancrage territorial du monument, Marie-José Georges veille à ne pas se couper de la population locale notamment via l’association des commerçants, « premier relais de l’actualité du Palais. » L’an dernier, elle a également sollicité des écoles et des publics en insertion de Romans et St Vallier en écho à la venue du plasticien allemand Nils Udo. Membre du réseau Visit’Drôme, le Palais profite de la richesse touristique locale pour étoffer son offre et s’adapter à chaque public : « Les scolaires se retrouvent au Labyrinthe d’Hauterives alors que certains seniors préfèreront une visite groupée avec le Musée de la Chaussure à Romans ou une « journée idéale » avec le bateau à roue de St Nazaire en Royans. » Le site Internet du Palais recense d’ailleurs les hébergements et sites à proximité. Pour autant, Marie-José Georges cultive la singularité de l’œuvre de Ferdinand Cheval, « ce facteur génial ! ». « Le Palais est une référence mondiale de l’art brut et doit garder son identité artistique. Cela passe par une collaboration avec des musées d’art  étrangers ou l’invitation d’artistes en résidence.
En savoir + : www.facteurcheval.com


 

Hervé Dodane

Hervé Dodane
Restaurant Le Poème de Grignan

 « 200 repas et un cocktail pour le Festival de la Correspondance »
Restaurateur depuis 14 ans à Grignan, Hervé Dodane profite de la renommée culturelle du village pour réaliser la majeure partie de son chiffre d’affaire – 350 K€ - entre Pâques et la Toussaint.  « Pour réussir avec un petit restaurant gastronomique sans historique familial ni grosses capacités financières, il faut trouver un lieu comme Grignan susceptible d’accueillir un tel établissement, avec une clientèle internationale au budget plus souple. » Chaque début d’été depuis 7 ans, il ferme son restaurant et réserve ses fourneaux à la préparation quotidienne de 200 repas et d’un cocktail dinatoire pour le désormais célèbre Festival de la Correspondance, organisé par la municipalité. L’équipe d’organisation s’assure d’une prestation de qualité avec une cuisine « à la minute » ; en contrepartie, des bénévoles du Festival sont mis à disposition pour le service. « Tout le monde y gagne : eux sur la prestation et nous parce qu’il serait économiquement impossible d’embaucher du personnel. De la même façon, la mairie veille à proposer des horaires adaptés pour les concerts, à 17 ou 18h, pour que les gens puissent se rendre au restaurant dans la foulée ». S’il salue la volonté de la commune, Hervé Dodane regrette le manque de connexion entre le Château, « lieu central et produit d’appel », et le reste du village. « Les spectacles sont réservés aux abonnés, une clientèle culturelle qui ne fait pas vivre le village en hiver. Le programme n’est même pas affiché dans les rues. On ne se sent pas suffisamment impliqués, c’est dommage. »

En savoir + : www.lepoemedegrignan.fr

 

c bonin (4)Christophe Bonin, responsable développement touristique
Communautés de communes du Pays de l’Hermitage et du Tournonais « D’Hermitage en St Joseph »




 « Fédérer les deux départements autour de l’œnotourisme »
Au pays de l’Hermitage et du Tournonais, l’intérêt d’une offre touristique partagée ne fait plus l’ombre d’un doute. Dès 2011, les deux intercommunalités ont établi un schéma commun de développement touristique. Recruté en début d’année, Christophe Bonin est l’homme-orchestre de cette politique - sous l’égide des deux vice-présidents au tourisme Max Osternaud et Bruno Faure - avec en ligne de mire la fusion des deux offices de tourisme au 1er janvier 2014. « Les deux structures devraient passer du statut associatif à celui d’une société publique locale (SPL) pour gagner en souplesse et en réactivité. Cet établissement indépendant sera contrôlé et doté budgétairement par la collectivité, chargé d’appliquer la politique définie par les élus. » Les points d’accueil physiques seront conservés de chaque côté du Rhône mais les compétences des 7 salariés seront mutualisées pour ne former qu’une seule équipe. Préfigurant le futur territoire, le label d’excellence « Vignobles et Découvertes », rebaptisé localement « D’Hermitage en St Joseph », consacre l’œnotourisme en tant que «  cœur de l’offre touristique locale regroupant les vignobles, le Rhône, le patrimoine architectural, les restaurants, les manifestations ou l’itinérance douce avec la Viarhôna… » Les 58 professionnels du label - bientôt rejoints par 6 nouveaux adhérents dont Valrhona -  bénéficient d’une visibilité commune notamment sur Internet grâce à un site web et d’ici peu, une présence sur les réseaux sociaux.  Une démarche touristique qui se heurte malgré tout aux contraintes administratives du découpage territorial. « Les pays de l’Hermitage et du Tournonais fonctionnent bien ensemble mais inscrire la dynamique au sein de la Drôme des collines et de l’Ardèche verte n’est pas toujours évident. Il faudra prendre le temps d’analyser la demande pour présenter une offre cohérente en cette période de grands bouleversements territoriaux » conclut Christophe Bonin.

En savoir + : www.dhermitageenstjoseph.org

 

 

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Animatrice Localbiz

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