ISRA, l’impression dans tous ses états

Assurer la traçabilité d’un colis et détecter les éventuels chocs qu’il aurait pu subir pendant son expédition, intégrer un capteur d’humidité ou de température pour mesurer l’usure d’un équipement… Les applications de l’électronique imprimée en matière de « smart packaging » - des emballages haut de gamme intelligents - sont en plein essor. « La technologie, qui consiste à imprimer sur du papier des circuits au moyen d’encres conductrices, facilite l’intégration de l’électronique tout en consommant moins de ressources » explique Jean-Pierre Chauvin, directeur général d’ISRA. L’entreprise vient d’investir 2,5 M€ dans une véritable usine d’imprimerie 4.0 baptisée Alphajet, produite par le groupe français MGI. Pour l’occasion, l’ensemble du site a été restructuré et une salle de 400 m² spécialement aménagée. « En une seule passe, la machine assure l’impression, la pose de vernis - en relief, le cas échéant - et la dorure. Les gains sont réels avec des délais raccourcis et une plus grande réactivité pour des petites à moyennes séries susceptibles d’intéresser les secteurs du luxe, de la santé, de la cosmétique, etc. »

Pour cette première application concrète de son grand projet industriel à horizon 2025, ISRA a bénéficié d’un soutien financier d’1 M€ au titre du plan France Relance. Les autres investissements concernent des machines de personnalisation, de la R&D et l’acquisition d’un terrain contigu dans l’optique d’une extension, pour un total de 4,5 M€. « Le choix de produire en France dans un marché très mondialisé et compétitif comme les cartes ou les objets communicants nécessite des investissements permanents dans l’outil de production et l’innovation. » Car si l’entreprise s’ouvre à de nouveaux marchés, elle compte bien conserver son statut de leader sur son activité historique : les cartes à puce et supports personnalisés. « Avant même le Covid, nous avons initié un processus de réflexion pour anticiper les grands bouleversements tels que la dématérialisation et la nécessité de mieux prendre en compte le développement durable ». En s’alliant avec un grand papetier français, ISRA a mis au point un papier FSC solide et durable dans le but de produire une carte RFID sans plastique, aujourd’hui largement majoritaire. Dans un contexte économique tendu du point de vue des approvisionnements comme des hausses de prix, l’Alphajet devrait permettre à ISRA d’élargir ses possibilités sur son marché historique et sur celui de l’électronique imprimée, le tout aux couleurs du label « French Fab ».